jeudi 17 mars 2011

Sur la côte, un océan de désespoir





Dans la région de Miyagi, les rescapés du tsunami tentent de survivre. Coupés du monde.
Par GIAMPAOLO VISETTI Envoyé spécial dans la région de Miyagi -Sendai


Extrait



Chaos. Pour avoir une idée de la profonde douleur à laquelle les hommes peuvent être soudainement condamnés par le destin, il faut cependant arriver à Soma, à 100 km au sud de Sendai. Sur 38 000 habitants, seuls 14 000 ont été retrouvés. Un tiers de la ville reste englouti par les eaux. La plage est noire de pétrole, qui continue de s’échapper des centaines de navires renversés sur la côte. Dans le sable, les survivants creusent des fosses communes provisoires, déposent les cadavres qu’ils ne peuvent ensevelir et les recouvrent de dix centimètres de boue. Chaque corps est signalé par une branche enfoncée dans la fosse, à laquelle est attachée une feuille qui décrit sommairement l’aspect du défunt. L’odeur est inoubliable, mais ceux qui viennent ici dans l’espoir de retrouver un de leurs proches ne s’en aperçoivent pas.

Copyright «la Repubblica». Traduit par Robert Maggiori
Lire la totalité de l'article ici
[Solidarité] : aider les moines Zen de Geneve dans leurs actions d'aide au Japon http://bit.ly/eaTREf

mercredi 9 mars 2011

D’une foi à l’autre – Portraits de convertis by Béatrice Guelpa

4ème de Couverture 


lIls étaient croyants ou le sont devenus. En cours de route, ils ont bifurqué. D’une foi à l’autre, ils se sont convertis. Ils étaient protestants, ils sont devenus catholiques, juifs, musulmans, ou l’inverse; nés musulmans, ils ont choisi le christianisme, le judaïsme ou le bouddhisme. Pourquoi ? Comment ? Quel est le parcours des personnes qui ont fait ce choix ? Au gré de rencontres qui l’ont menée principalement en Suisse et en France, Béatrice Guelpa dresse ici le portrait passionnant de 20 convertis, 15 hommes et 5 femmes qui ont franchi le pas d’un changement radical vers de nouvelles familles spirituelles. Il y a Salim qui prêche la foi chrétienne à Marseille après avoir été légionnaire, Mohammed Raymond, qui devient musulman à Paris à l’âge de 70 ans, ou encore Jean-Emmanuel, qui découvre le protestantisme au Kurdistan, se passionne pour Calvin et se réfugie à Genève pensant y trouver l’accueil d’une famille chaleureuse… Le livre est traversé d’histoires surprenantes, comme celle de cet homme d’affaire qui devient zen sous l’influence d’un coquelicot, ou Nang, réfugiée khmer près de Fribourg qui rejette son bouddhisme par amour pour un vendeur de blousons pakistanais. Cet ouvrage conduit dans l’épaisseur d’existences travaillées par l’absolu, où l’on ne craint pas d’abandonner ses repères au nom d’une grande idée. Cela se passe aujourd’hui, à côté de chez soi, au-delà des statistiques sociologiques et des idées toutes faites.

L' AUTEUR


Béatrice Guelpa est journaliste. Elle a travaillé comme grand reporter pour le compte de nombreux journaux suisses, L’Hebdo et le Journal de Genève notamment. En mai 2000, son travail est récompensé par le Prix Dumur. A partir de 2005, elle publie plusieurs livres : « Les coulisses de l’Accord », « Sorties, parcours de cinq détenus », aux Editions Labor et Fides, ou encore « Gaza debout face à la mer » aux Editions Zoé.


POUR SE FAIRE UNE IDÉE 


« J’ai voulu éviter les fous de Dieu » Par Tristan Cerf

En pleine journée, elle nous a donné rendez-vous dans un endroit sombre, tout peint en noir à l’intérieur. Une sorte de club privé avec des billards verts. Les ténèbres.

Pourtant, c’est de la recherche de la lumière dont parle le dernier livre de Béatrice Guelpa « D’une foi à l’autre ». Après s’être attaquées aux sortis de prison en 2006, puis à un homme d’affaire de Gaza en 2009, la journaliste trace la trajectoire spirituelle de vingt convertis- Il y a le pasteur protestant qui devient curé. La juive devenue musulmane. L’imam tourné chrétien. Celui qui ne croyait pas et qui se convertit à l’islam. Olivier Zappelli, le zappeur des religions et Nadia, la zurichoise devenue musulmane qui ne porte pas le voile, etc. Il y a enfin ceux qui renoncent, qui deviennent athées.
« J’ai commencé par le haut, je suis allée voir les rabbins, des imams, des pasteurs, j’ai fouillé les forums Internet, puis je me suis laissée aller à l’intuition. Ça m’a pris dix-huit mois pour faire ce livre, c’est long ! » Au fil des rencontres, Béatrice Guelpa découvre qu’il n’y a pas de conversions éclaire. « On parle souvent des conversions par mariage, mais en fait c’est à chaque fois un développement perso. La rencontre, c’est le déclencheur. Pas plus. »
Elle observe également qu’à une époque où il est si facile de religion, c’est aussi dur d’en parler. « C’est très intime, on manque de vocabulaire. Beaucoup de mes interlocuteurs avaient peur du jugement de leur entourage. Certains ont renoncés, de craint d’être incompris, d’autres, au contraire, ont nourri l’espoir d’être enfin compris par leur famille. »
Qu’est-ce qu’on recherche en changeant de religion ? « Pour beaucoup, il y a un besoin d’amour, de cadre, de repères. » Qu’est-ce qu’elle-même y a trouvé ? « Ca m’a remué. Ce n’est pas anodin de croiser ces trajectoires.»
« Ma foi ? Je n’aime pas la définir. C’est quelque chose en suspens, comme trois petits points ». Béatrice Guelpa a été baptisée protestante, comme sa mère, parce que le curé du père, catholique, a refusé. « Il ne nous trouvait pas assez pratiquant ! » Elle fait sa confirmation à 16 ans, avec la rencontre avec son prof de philo. « Il m’a fait comprendre que l’homme mettait beaucoup de ses qualités propre en Dieu. Je me suis un peu éloignée de la religion. »
Et d’ajouter : « Mon fils, Arthur, n’est pas baptisé, mais depuis le livre, j’ai l’impression que nous parlons plus souvent de spiritualité. On essaye par exemple de définir la formule du paradis. Pour lui, c’est un lieu tout petit, c’est bizarre. L’exercice, dans le livre, ça a été de ne jamais juger, de ne pas enquêter. On me raconte une histoire, je l’écris. C’est tout. Il n’y a pas de thermomètre de la foi, ce n’est pas à moi de dire ce qui est vrai ou pas. L’autre limite, c’est que j’ai voulu éviter les Blancho, les extrémistes, les fous de Dieu. »


Tristan Cerf 

Texte de Tristan Cerf au format papier dans le journal Le matin Dimanche du 6 mars 2011  




FICHE TECHNIQUE

  • Editeur : Labor et Fides
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2830914139
  • ISBN-13: 978-2830914139

NB. NOUS NE SOMMES PAS LES AUTEURS DE CE TEXTE  

jeudi 3 mars 2011

Eveil Garanti | Enlightenment Guaranteed

Enlightenment Guaranteed (1999)


Noted German filmmaker Doris Dorrie directs this understated comedy about two middle-aged brothers who go to study at a Zen monastery in Japan. The two brothers could not be more different. Uwe (Uwe Ochsenknecht) is a bored husband and kitchenware salesman, while Gustav (Gustav Peter Wohler) is a flighty feng shui consultant and Eastern religions devotee. Just as Gustav is preparing to leave for the land of the rising sun, Uwe, whose wife just dumped him, begs his brother to let him tag along. The first night in Tokyo proves to be a disaster. After a night of drinking, the pair get lost, spend the last of their cash on an ill-fated taxi ride, lose their credit cards, and end up sleeping in some boxes on the city streets. But this deprivation prepares them for the hard living of monastic life, including 4:30 a.m. wake up calls, elaborate dining rituals, long periods of silent mediation, and a punishing cleaning routine. As the days wear on, Gustav soon finds himself buckling under the strain while Uwe demonstrates himself to be much more adaptable to a monk's life. The experience eventually brings the night-and-day brothers closer together.

This film was screened at the 2000 Rotterdam Film Festival.

Francais
Eveil Garanti - 1999
Une comédie du cinéaste allemand Doris Dörrie. C’est l’histoire de deux frères quadragénaires qui vont au Japon séjourner dans un monastère Zen. Deux frères dissemblables.



Uwe [Uwe Ochsenknecht] père d’une famille nombreuse un tantinet macho est vendeur de cuisine, alors que Gustav [Gustav Peter Wöhler] est un consultant en Feng Shui qui s’intéresse à la spiritualité orientale. Alors que Gustav se prépare à aller séjourner dans un monastère Zen au Japon, Uwe se fait plaquer par sa femme. Dans un élan de désespoir, ce dernier demande à Gustav s’il peut l’accompagner.
La première nuit à Tokyo se révèle être un désastre. Après une soirée bien arrosée qui assèche leurs finances, ils se perdent dans la ville. Ils finissent leur nuit dans un cimetière abrités dans des cartons. D’aventures en aventures, ils finissent par arriver dans ce monastère et, par la même occasion, tombent de pleins pieds dans la réalité des moines zen. Lever à 4:30, le Zazen, les cérémonies, le déjeuner avec les Oriyoki, le Samu quotidien et le rituel du bain. Au fil des jours, Gustav cède à la pression, alors que son frère s’adapte très bien à cette vie monastique. Quant au retour, on n’en dira pas plus…

Ce film a été projeté au Festival du Film de Rotterdam 2000.