mercredi 16 mai 2012

Dôgen, un maître pour aujourd'hui

伝光録 DEN KŌ ROKU [51: EIHEI DŌGEN 永平道元]

Compilation de la Transmission de la Lumière [nitescence].
De Maître Keizan Jōkin 瑩山紹瑾
 Jiho Myoshitsu
Le 51 ème Patriarche, [le prêtre] Eihei Maître Dōgen, pratiqua sous la direction de Maître Tendo Nyojō. Un jour, lors d’un enseignement qu’il prodiguait aux moines pendant le zazen du matin, Tendo Nyojō dit : « Pratiquer zazen, c’est abandonner le corps et l’esprit (Shinjindatsuraku). » Lorsque Maître Dōgen entendit cela, il eut la compréhension de son moi véritable. La séance de zazen terminée, il se rendit aussitôt dans les appartements de Maître Nyojō, afin d’y faire brûler de l’encens. Nyojō le voyant faire, demanda :
Pour quelle raison brûlez-vous de l’encens ?
- Shinjindatsuraku , répondit Maître Dōgen.
- Shinjindatsuraku, Datsurakushinjin , lui répondit Nyojō.
- Brûler cet encens n’est rien en comparaison de ce que peut représenter le fait d’avoir compris son moi véritable, je vous prie Maître, ne me donnez pas le Sceau de la Loi gracieusement.
- Je ne vous donne pas le Sceau de la Loi gracieusement.
- Que voulez-vous dire ?
- Que vous avez déjà abandonné le corps et l’esprit.
Maître Dōgen se prosterna devant son Maître et lui dit :
- Le vouloir abandonner a aussi été rejeté.
A ce moment-là, Kohei (Huang-Ping) de la province de Fuku, jisha de Maître Nyojō dit :« C’est inhabituel qu’une telle distinction soit remise à un étranger. »
Alors Tendo Nyojō rétorqua : « Combien d’étudiants dans ce monastère pourraient prétendre la recevoir ? Vous, Maître Dōgen, n’êtes plus attaché à cette notion d’abandon, vous avez été libéré et avez pratiqué la compassion. Ainsi, votre moi a été vaincu. »
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La complexité et les phénomènes : nouvelles ouvertures entre science et philosophie alerte


Avril 2012 - Hermann - 34 €

La complexité est devenue désormais le trait essentiel de la plupart des approches scientifiques contemporaines. Cependant, elle n'a pas encore reçu d'approche philosophique qui l'inscrit dans un discours de fondation ou de fixation ontologique. Pour cela, il faut s'adresser à la discipline qui fait de la description de la phénoménalité sa tâche principale et constitutive : la phénoménologie.
Quel rapport subsiste entre la phénoménologie et la complexité ? Comment la phénoménologie, en tant que discipline d'interrogation de la phénoménalité comme telle, peut répondre aux problèmes et aux questions soulevés par la théorie de la complexité et, par conséquent, au changement radical de paradigme dans les sciences ? De telles questions s'avèrent être essentielles, surtout parce que, au XXe siècle, l'importance de la phénoménologie pour la philosophie va de pair avec l'importance de la théorie de la complexité pour toutes sortes de disciplines scientifiques. En dépit de cette spécularité, la phénoménologie et la théorie de la complexité ne se sont jamais rencontrées, leurs parcours d'interrogation ne se sont jamais croisés : elles n'ont jamais reçu une thématisation commune, systématique, elles n'ont jamais été interrogées ni problématisées dans leurs relations structurelles, et, si parva licet, nécessaires. 
Ce livre propose une approche systématique de la complexité du point de vue phénoménologique et s'oriente vers une nouvelle interaction entre les savoirs positifs et la philosophie.


jeudi 10 mai 2012

Dire l’être-à-dire : l’intrépidité ontologique de Paul Ricœ

Ricœur a maintes fois, et à divers propos, souligné la nécessité de reconnaître l’antériorité d’un être-à-dire sur le dire qui répond à son injonction d’être dit. Cette visée référentielle du langage, ouvert à l’autre que lui-même, a été frappée d’exclusion par divers courants de la pensée contemporaine issus de la linguistique structurale ayant conquis sa scientificité au prix d’un enfermement dans la clôture de l’univers des signes. L’herméneutique philosophique s’emploie à fracturer cette clôture en montrant, notamment, comment le discours poétique, loin de se réduire à sa propre célébration, porte au langage des aspects du réel inaccessibles aux énoncés simplement descriptifs : l’expérience de notre être-au-monde, de notre profonde appartenance au monde de la vie.


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