L'ouvrage s'élève ainsi depuis les formes sensibles, les corps, jusqu'aux formes dégagées de la matière, en particulier Dieu, forme pure, en cherchant à montrer que les mêmes principes ontologiques y sont à l'œuvre – unité de l'être – mais réalisés analogiquement – diversité de l'être. Cette lecture ne discute donc pas la philosophie réaliste, mais en part comme d'un principe premier, philosophie réaliste qui doit être comprise comme signifiant a) que toute pensée, cognitive mais aussi affective, comme dans le cas de l'amour, a une teneur ontologique b) et que réciproquement l'être est intelligible et aimable.
L'auteur dégage principalement trois degrés d'être : l'être mobile, objet de la philosophie de la nature, l'homme, objet d'une anthropologie philosophique qui en dégage le degré médiateur, enfin l'être en tant qu'être, objet de la métaphysique. Il s'agit de déterminer l'essence de chaque niveau, pour en déterminer les principes et les causes.
L'être corporel se définit par sa mobilité, au sens que celle-ci a chez Aristote et qui se caractérise par le changement, dont le mouvement local n'est qu'une forme. Son analyse permet à l'auteur de dégager une première opposition constitutive de tous les niveaux d'être, celle de la forme comme principe d'organisation d'un être, et de la matière, considérée à la fois comme principe d'individuation et principe d'inachèvement, d'imperfection. Les niveaux d'être se caractériseront alors par la nature de la forme et son lien (ou absence de lien, dans le cas des formes pures) avec la matière. De là une deuxième opposition entre l'acte comme réalisation de la forme et la puissance comme tendance d'une matière à recevoir une forme qui la finalise ainsi.
Les degrés d'être sont donc fonction de la complexité de la forme et de son actualité, qui se traduisent par une plus grande intériorité, mais aussi une plus grande liberté et une plus grande capacité à se rapporter à ce qui est. Le corps devient être vivant lorsqu'il a une âme qui le rend capable de se mouvoir par lui-même, permettant ainsi une interaction avec son milieu, à la fois d'informations et d'énergie. L'animal en a une connaissance sensible. Mais c'est avec l'homme que se découvre l'âme spirituelle, dotée d'intelligence et de volonté, constituant ainsi la première forme de la personne.


Cette article n'est pas de nous mais de Damien Auvray  pour la lire dans son intégralité aller sur L'oeil Minerve Blog