Commençons par comprendre les deux termes Wabi et Sabi :
- Wabi : renvoie à une appréciation esthétique active de la vie en supprimant le poids significatif que nous donnons à nos préoccupations purement matérielles, selon Suzuki Daisetz.
- Sabi : renvoie à une recherche de la beauté dans l’imperfection et l’acceptation des empreintes du temps. Sabi signifierait, toujours selon Suzuki, "la fleur du temps".

A ma question de savoir si l’esprit zen et wabi sabi se complètent, Kakudō san me disait : Wabi Sabi est aussi une manière d’apprécier l’instant qui n’est pas étranger au projet de vie d’un pratiquant du Zen. Mais ce qu’il faut savoir, ajoute-t-il : quand il est question de revenir et de demeurer dans la simplicité, dans l’intimité et dans la sobriété [faire seulement ce qui est nécessaire pour qu’il n’y ait que l’essentiel], il ne reste plus qu’à être pleinement soi-même, se faire singulier et devenir cet idiot qui ne cherche plus à s’empiffrer d’érudition et de gadgets qui éloignent de la réalité. Idiot, parce qu’il s’évertue à aller à l’essentiel et il évite toute proximité avec le faux-savoir qui se fait prendre pour le savoir, le besoin dont on n’a pas réellement besoin. Wabi Sabi, est totalement zen tant il pointe vers les profondeurs de notre essence [nature_bouddha], mais cela demande à chacun d’être créatif pour faire dans l’épuré et si on veut être l’architecte de sa vie. Il me dit : - c’est d’actualité, n’est-ce pas ? Mais ce n’est pas porteur, car cela nécessite de la spontanéité et surtout de l’absence de prétention.
A lire :
Wabi Sabi for Artists, Designers, Poets and Philosophers de Leonard Koren 1994.
Wabi Sabi: the Japanese Art of impermanence de Andrew Juniper 2003.
Wabi Sabi Simple Create beauty, value imperfection, live deeply de Richard Powell 2004.