[ Extrait Zen Attitude] Alexandre Jollien publié dans letemps.ch du 24 décembre
Aujourd’hui, au supermarché, j’ai rencontré une ancienne disciple de Deshimaru. Nous parlons évidemment de zazen, mais voilà que mon interlocutrice s’anime lorsque je lui confie que je médite couché. Elle me dit que c’est du grand n’importe quoi, qu’on galvaude la tradition et qu’aucun monastère au Japon ne m’accueillerait. Je rentre à la maison dépité, presque prêt à tout arrêter. La méditation zen serait-elle interdite aux boiteux, aux estropiés, aux vieillards, aux handicapés?
©Alexandre Jollien |
Ce serait oublier que le zen appartient au Mahayana, lequel entend amener tout le monde, boiteux ou pas, au Nirvana. Plus tard, en consultant mes livres, je lis cette phrase qui me réjouit ô combien: «Si vous voulez vous allonger, eh bien contentez-vous de vous allonger. C’est ce qu’on appelle le Zazen couché. Une fois sur votre futon, ne faites qu’inspirer et expirer, c’est aussi une bonne pratique Zen si on l’exécute scrupuleusement. Ne pensez à rien, ne faites que rester allongé. Lorsqu’on ne fait que rester allongé, on n’y mêle pas son Soi, et quand le Soi n’entre pas en jeu, c’est justement ce qu’on nomme essence.» Ravi, je referme le livre de Maître Inoue, Initiations au Zazen. Et dire que je pensais que le zazen consistait à pulvériser toutes les théories, les dogmes, les croyances. Je constate qu’on peut être assez souple pour maîtriser la position du lotus tout en restant trop rigide pour quitter son dogmatisme.
Nous ne sommes pas les auteurs de ce texte : pour reproduire © letemps Pour lire l'intégralité de cet article : Alexandre Jollien , "Zen Attitude", letemps.ch 24 décembre 2010 - Zen Attitude
Alexandre Jollien, né le 26 novembre 1975 à Savièse, est un écrivain et philosophe suisse.Spécialisé dans la philosophie helléniste, il est également conférencier et intervient dans le cadre du rapport au handicap, comme par exemple dans une vidéo pour le Pôle emploi en France. Site officiel