dimanche 10 avril 2011

Le penser | Du Moi-peau au Moi-pensant | Didier Anzieu

- 4ème de couverture –


Dans Le Moi-peau (Dunod, 1985), puis dans les ouvrages collectifs qui ont élargi le thème (Les Enveloppes psychiques, 1987, Les Contenants de pensée, 1993), Didier Anzieu a montré comment les fonctions du moi se développent par étayage sur les fonctions de la peau. Le présent livre achève l'étude de la constitution du psychisme en considérant le passage du moi-peau au moi-pensant. La première partie condense en 45 propositions accompagnées de commentaires les acquis psychanalytiques sur l'activité du penser : concevoir, juger, raisonner, ordonner. La seconde présente huit logiques du penser dérivées du moi-peau et les illustre par des extraits de cures psychanalytiques : consistance, contenance, constance, signifiance, correspondance, individuation, énergisation, sexualisation. La compréhension des processus de connaissance chez l'analysant et chez le psychanalyste acquiert ainsi une précision et une efficacité accrue.


L' Auteur

Didier Anzieu est né le 8 juillet 1923 à Melun et mort le 25 novembre 1999 à Paris 5e. Il étudie la philosophie et sera l'élève de Daniel Lagache.
Il suit une première cure psychanalytique avec Jacques Lacan, puis, après avoir découvert que Lacan avait aussi traité sa mère (Aimée), il entame une deuxième tranche avec Georges Favez. Il a gardé une profonde rancune à l'égard de Lacan pour son manque de franchise et a ensuite aussi condamné les dérives et l'arbitraire des pratiques lacaniennes. 
Il a laissé une œuvre importante en psychanalyse, développant le concept de Moi-Peau, et ayant beaucoup travaillé sur les groupes, s'appuyant notamment sur les travaux de Wilfred Ruprecht Bion. (source Wikipédia)


POUR SE FAIRE UNE IDÉE


Penser, c'est apprendre le bon usage des catégories, à se méfier notamment des oppositions binaires.

lI faut introduire une autre distinction : celle du penser et des pensées. Les pensées préexistent au penser ; elles l'appellent, le suscitent ; le penser se construit par auto-organisation, pour que les pensées deviennent pensables. Il y a des proto-pensées (Bion, 1967 ; M. Pinol-Douriez, 1984), mobiles, intérieures/extérieures à l'esprit ; état psychique d'ordre « hallucinatoire » (C. et S. Botella, 1990) ou encore état « originaire », entre confusion et différenciation, mixtes d'impressions sensorielles, posturales, coenesthésiques, kinesthésiques, de collages-montages de morceaux bruts, d'affects et de fantasmes, qu'on a comparés à des « pictogrammes » (P. Aulagnier, 1975). C'est à ces confusions que le penser répond en se constituant comme producteur progressif puis comme gestionnaire des catégories. Il assure le passage du psychisme originaire aux processus psychiques proprement dits, primaires et secondaires (au sens de Freud).
Penser, c'est différer les réponses aux questions, afin de prendre le temps de les élaborer, en évitant la précipitation et la prévention (Descartes, 1637) : ce que Derrida (1967) appelle la différance (avec un a), le report, l'attente, pour l'opposer à la différence (avec un e), aux différenciations introduites ensuite par la prise en considération des catégories.

FICHE TECHNIQUE

    • Editeur : Dunod (13 avril 1994)
      • Collection : Psychismes
      • Langue : Français
      • ISBN-10: 2100016784
      • ISBN-13: 978-2100016785