- La présentation de l'éditeur
La référence constante de Schopenhauer à la pensée brahmanique et bouddhique et sa place significative dans son oeuvre sont loin d'être purement anecdotiques et décoratives. Pourtant, la plupart des études consacrées à Schopenhauer contournent les nombreuses allusions faites par le philosophe à des textes brahmaniques et bouddhiques, ou se bornent à répéter le texte même du philosophe, sans prendre de distance critique, faute de connaître les textes en question dans leur version originale. Quelles furent les causes de son attirance et de sa fascination pour les philosophies, les religions et les sagesses de l'Inde ? Ce livre tente de répondre à cette question en présentant les références précises des textes sanskrits et en expliquant les notions philosophiques par leur contexte, afin de rétablir une interprétation plus juste. L'intégration des données indiennes dans sa propre philosophie, cette espèce de greffe qu'opère Schopenhauer, n'a pas toujours réussi. C'est pourquoi il y a lieu de s'interroger sur les causes de cet échec et de rectifier les erreurs d'interprétation qui perdurent.
Lakshmi Kapani, Docteur ès Lettres et Sciences Humaines (Paris IV-Sorbonne) est Professeur émérite de Philosophie indienne et comparée à l'Université de Paris X-Nanterre. Elle a publié La notion de samskara dans l'Inde brahmanique et bouddhique et de nombreux articles dans des revues savantes.
Lakshmi Kapani, Docteur ès Lettres et Sciences Humaines (Paris IV-Sorbonne) est Professeur émérite de Philosophie indienne et comparée à l'Université de Paris X-Nanterre. Elle a publié La notion de samskara dans l'Inde brahmanique et bouddhique et de nombreux articles dans des revues savantes.
- Les premières lignes
Extrait de l'introduction
Qu'il y ait des affinités notables entre la philosophie d'Arthur Schopenhauer (1788-1860) dans sa triple dimension - métaphysique, esthétique, éthique - et les doctrines indiennes tant brahmaniques que bouddhiques, c'est ce que nul ne saurait contester. Schopenhauer les a lui-même constatées et reconnues dans son oeuvre. Toutefois, ces affinités ou similitudes cachent d'importantes différences. D'où notre problématique unitaire : étudier les similitudes et les différences, voire les convergences et les divergences entre la philosophie de Schopenhauer et la pensée indienne. Une architecture binaire de l'ouvrage s'est donc imposée à nous pour que l'enjeu soit clair.
Or, le dyptique Schopenhauer et la pensée indienne est asymétrique. Il y a, d'une part, un philosophe unidimensionnel du XIXe siècle avec son idée bien précis à lui de la philosophie. Et il y a, d'autre part, une immense civilisation ancienne pluridimensionnelle riche de ses doctrines philosophiques et religieuses variées. C'est pourquoi notre étude se veut une confrontation des idées, des notions ou des thèmes exprimés dans les textes en provenance de ces deux mondes spatio-temporellement et culturellement éloignés. Notre propos est de dévoiler les liens subtils ou les points de rencontre entre ces deux perspectives à travers les notions retenues. Afin d'éviter les risques et les pièges que comporte l'entreprise dite «philosophie comparée», (ou mieux «comparante»), nous avons cru bon, en appliquant des critères «scientifiques», d'insister davantage sur les différences ou les divergences entre ces deux manières de voir. N'est-ce pas l'unique moyen de respecter Vautre dans son intégrité et son originalité ? Cette approche permet également d'éviter le syncrétisme, (tendance trop répandue hélas !) et de tester la cohérence du dialogue entre les interlocuteurs considérés dans leur singularité. Au lieu de lire ou d'interpréter l'oeuvre de Schopenhauer à travers les lunettes indiennes ou encore à partir des catégories de la pensée indienne, nous avons plutôt cherché à déterminer sa contribution personnelle dans l'histoire de la philosophie en particulier et dans l'histoire des idées en général.
La philosophie et la philologie étant inséparables, notre méthode a été de chercher des équivalents sanskrits pour des notions schopenhaueriennes sélectionnées, attendu que c'est là l'unique manière de tester la validité et la pertinence des similitudes apparentes et de restituer la vérité des textes replacés dans leur contexte. Schopenhauer, il est vrai, ne connaissait pas le sanskrit, mais cela aurait-il changé quelque chose en ce qui concerne ses étranges interprétations de certains textes indiens ? Les raisons en sont peut-être plus profondes et se situent ailleurs.
Qu'il y ait des affinités notables entre la philosophie d'Arthur Schopenhauer (1788-1860) dans sa triple dimension - métaphysique, esthétique, éthique - et les doctrines indiennes tant brahmaniques que bouddhiques, c'est ce que nul ne saurait contester. Schopenhauer les a lui-même constatées et reconnues dans son oeuvre. Toutefois, ces affinités ou similitudes cachent d'importantes différences. D'où notre problématique unitaire : étudier les similitudes et les différences, voire les convergences et les divergences entre la philosophie de Schopenhauer et la pensée indienne. Une architecture binaire de l'ouvrage s'est donc imposée à nous pour que l'enjeu soit clair.
Or, le dyptique Schopenhauer et la pensée indienne est asymétrique. Il y a, d'une part, un philosophe unidimensionnel du XIXe siècle avec son idée bien précis à lui de la philosophie. Et il y a, d'autre part, une immense civilisation ancienne pluridimensionnelle riche de ses doctrines philosophiques et religieuses variées. C'est pourquoi notre étude se veut une confrontation des idées, des notions ou des thèmes exprimés dans les textes en provenance de ces deux mondes spatio-temporellement et culturellement éloignés. Notre propos est de dévoiler les liens subtils ou les points de rencontre entre ces deux perspectives à travers les notions retenues. Afin d'éviter les risques et les pièges que comporte l'entreprise dite «philosophie comparée», (ou mieux «comparante»), nous avons cru bon, en appliquant des critères «scientifiques», d'insister davantage sur les différences ou les divergences entre ces deux manières de voir. N'est-ce pas l'unique moyen de respecter Vautre dans son intégrité et son originalité ? Cette approche permet également d'éviter le syncrétisme, (tendance trop répandue hélas !) et de tester la cohérence du dialogue entre les interlocuteurs considérés dans leur singularité. Au lieu de lire ou d'interpréter l'oeuvre de Schopenhauer à travers les lunettes indiennes ou encore à partir des catégories de la pensée indienne, nous avons plutôt cherché à déterminer sa contribution personnelle dans l'histoire de la philosophie en particulier et dans l'histoire des idées en général.
La philosophie et la philologie étant inséparables, notre méthode a été de chercher des équivalents sanskrits pour des notions schopenhaueriennes sélectionnées, attendu que c'est là l'unique manière de tester la validité et la pertinence des similitudes apparentes et de restituer la vérité des textes replacés dans leur contexte. Schopenhauer, il est vrai, ne connaissait pas le sanskrit, mais cela aurait-il changé quelque chose en ce qui concerne ses étranges interprétations de certains textes indiens ? Les raisons en sont peut-être plus profondes et se situent ailleurs.
Auteur : Lakshmi Kapani
Date de saisie : 14/09/2011
Genre : Philosophie
Editeur : Hermann, Paris, France
Collection : Hermann philosophie
Prix : 30.00 € / 196.79 F
ISBN : 9782705681456
GENCOD : 9782705681456
Sorti le : 23/09/2011
Les informations viennent de passion du livre