Les sciences humaines connaissent depuis un peu plus d’une décennie ce que l’on pourrait appeler un retour au corps. Tant en philosophie qu’en linguistique, en psychologie qu’en géographie, le corps retrouve peu à peu ses lettres de noblesse. Il les retrouve, puisque des travaux allant dans ce sens jonchent l’histoire des idées sans toutefois avoir connu le succès auquel ils auraient pu prétendre. Amorcés en 1998, les travaux de Gérard Olivier, Docteur en psychologie expérimentale et cognitive, participent pleinement de ce retour au corps ; il faut d’ailleurs ajouter au corps en action. Le corps n’est pas à entendre comme une masse quelconque positionnée dans le temps et dans l’espace. Il est à comprendre comme un organisme qui se meut, agissant non seulement sur le monde externe, mais également sur son monde interne. Comprendre notre monde interne est depuis son origine l’objet de la psychologie, et plus récemment celui des sciences cognitives. Avec La Cognition gestuelle, Gérard Olivier entend promouvoir la théorie de la gestualité de la connaissance. Il n’est pas ici question d’une vaine démarche mercatique, il s’agit davantage de réunir, d’étayer et de poursuivre des travaux novateurs osant tordre le cou à des idées mécanicistes – idées anciennes réduisant, pour ce qui concerne les sciences cognitives, le cerveau à un système de traitement de l’information.
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Référence électronique
Romaric Jannel, « Gérard Olivier, La Cognition gestuelle. Ou de l'écho à l'égo », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, 2012 URL : http://lectures.revues.org/9285