Dans le Gakudô Yojinshu, Maître Dôgen spécifie que la quête ne peut venir à maturité qu’à la condition que le disciple pratique aupès d’un Maître. Si le disciple ne reconnaît pas son instructeur comme un Maître véritable, alors il vaudrait mieux ne pas pratiquer. Ce qu’en dit Thomas Merton parle à l’occidental que je suis ; « l'homme le plus dangereux est le contemplatif sans guide. Il se fie à ses propres visions, obéit aux attraits d'une voix intérieure, mais n'écoute pas les autres hommes. Il identifie la volonté de Dieu à tout ce qui lui fait sentir, dans son propre cœur, une grande, chaude et douce lumière intérieure. Plus le sentiment est doux et chaud, plus il est convaincu de sa propre infaillibilité. »
Mais à quoi reconnaît-on un vrai Maître ? Sommes-nous sûr de le reconnaître, même si nous suivons les conseils de Maître Dôgen tout en gardant à l’esprit la mise en garde de Thomas Merton? Pourquoi j’en arrive à me poser ces questions ? Il suffirait d’avoir confiance en soi ou de suivre son intuition, non ? Et pourtant avec le temps, je m’aperçois que ces questions ne trouvent aucune réponses dans cette confiance en soi façon psycho-ambiant, et encore moins dans cette intuition-institution que l’on ingurgite à l’insu de notre plein gré (malgré nous), tant nous sommes influençables. Mes propos sont subjectifs.
Mais à quoi reconnaît-on un vrai Maître ? Je ne crains point d’être exploité ou utilisé par l’autre, mais je pense qu’il est préférable de mettre à nu ses propres intentions, ses propres désirs. Suis-je certain d’être guidé par le désir de l’esprit d’éveil ou suis-je dans un besoin d’espérence, d’exigence ou suis-je pressé d’obtenir un résultat avéré puis attesté ? S’il y a vraiment une intuition ou confiance en soi, nous savons vraiment ce qui nous mène vers un Maître plutôt qu’un autre. Est-ce une quête effrénée du Maître à n’importe quel prix pour le désir d’être au côté d’une célébrité et de son power-trip ? Est-ce le désir de faire un exploit spirituel ou tout simplement la libération? Je constate que notre volonté de vouloir un Maître fait parfois plus de tord que l’attitude même du Maître. Alors là, Maître Dôgen a raison : "il vaudrait mieux ne pas pratiquer du tout" ou pratiquer autre chose peut-être, qu'en pensez vous ?
Je n’arrive pas à concevoir la Voie comme faire un repas dans un fast-food. Cela complique un peu les choses. Il est hors de question de refaire le débat du graduel ou du subit, mais vouloir faire un chemin spirituel demande d’avoir de la patience. Il est vrai aussi qu’il nous faille questionner les maîtres. Mais questionner les maîtres, est-ce chercher une raisonnance ou un alter Ego ?
Questionner le Maître, c’est l’observer et s’observer ( comprendre le Soi et comprendre le soi-même). Si on trouve que l’on peut s’accorder, que notre relation de Maître à disciple s'accorde à la raison et nous mène au bien et peut bénéficier aux autres, alors pourquoi craindre et pourquoi en attendre d’avantage ? La libération est suffisante, non ? Nous faut-il encore autre chose ? Ne répondez pas. Cela finit toujours par se poser la même question.
Retranscrit par @dogenzen date : jeudi 13 mars 2008 à 11:26
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Video : Sagesses Bouddhistes du 20/07/2008
Maîtres et disciples dans le zen
Documentaire de Bénédicte Niogret