Lorsque l'on parle de Sangha ou de Compagnons partageant la même Maison de pratique, il est nécessaire que les notions de collaboration et de coopération soient bien comprises. Parfois, ces deux termes sont mis en opposition. Lorsque l'on a des difficultés avec les mots, il est nécessaire d'en connaître l'étymologie.
La collaboration est le fait de travailler ensemble, pas obligatoirement vers un but commun ou une œuvre commune, alors que coopérer consiste à travailler ensemble à un but ou une œuvre commune. Dans un premier temps, on arrive à penser qu'il est mieux de coopérer que de simplement collaborer. Et pourquoi donc? Parce que l'on sait implicitement, même si les deux termes nous semblent analogues, que coopérer c'est partager le résultat, alors que collaborer c'est simplement s'entendre sur les moyens à mettre en œuvre.
Que l'on choisisse de coopérer ou de collaborer, il faut veiller à ce que l'on sache si dans le cas de la coopération il nous est possible d'avoir l'usufruit des résultats ou si nous faisons le choix de la collaboration – d'abord il n'est pas question de tout partager– il faut veiller à ce que la mise en commun des tâches ou des fonctions soit effective et sans manipulation. En effet, certains pourraient user du travail d'autrui pour se faire valoir ou détourner tout simplement l'organisation à leur profit.
Qu'il y ait collaboration ou coopération, même pour celles et ceux qui sont sur la Voie, cela ne nous met pas à l'abri de conflits cognitifs ou autres, mais cela peut aussi générer un désir de les résoudre. Il est important de savoir à qui l'on s'adresse. Pour ce qui est de la coopération, il est nécessaire de définir au préalable ce qui sera partagé, chacun définit ses tâches, mais il ne faut pas s'étonner de voir pointer le nez de l'ego.
La collaboration demande plus de doigté, plus de maturité des deux parties. Il faut savoir définir les tâches et les normes pour que chacun sache ce qu'il y a à faire et ce que l'organisation attend de lui. Donc, il faut intégrer la notion de la capacité de chacun dans sa part créative et normative. Il nous faut composer avec l'inégalité et surtout la gérer. Il est vrai que certaines fonctions ont une grande valorisation de l'estime de soi – fort potentiel narcissique - alors que d'autres peuvent être perçues comme moins attrayantes. Il faut veiller à ce que chacun puisse trouver des points de reconnaissance.
Néanmoins, c'est dans la collaboration que l'on prend mieux conscience de l'importance de l'interdépendance. Les erreurs, les retards, le trop grand souci de sa propre personne dans sa représentativité, peuvent compromettre la réalisation commune d'un projet. La collaboration demande une implication et une compétence personnelle, mais une responsabilité commune parce que l'on ne pourra pas évaluer ce qui est de la responsabilité individuelle tant pour ce qui est de l'échec que de la réussite.
Vouloir que les autres coopèrent ou que les autres collaborent ? Dois-je collaborer ou coopérer ? Bonnes questions auxquelles l'exposé ci-dessus ne semble pas répondre. Le choix de vouloir que les autres coopèrent ou collaborent est une question du positionnement de soi. Vous voyez-vous comme une personne avec un potentiel et une envergure donc avec des projets – essentiellement personnels ? - Alors vous aurez besoin de compétences et de moyens. Compétences ou moyens que vous avez ou pas, mais que vous devrez acquérir, puis construire une forte homogénéité, c'est indispensable. Comment ? En choisissant des disciples et des relations en fonction de votre plan. Que fait-on de celles et eux qui ne remplissent pas leur contrat ?
Si vous vous voyez plus comme quelqu'un qui accueille ce qui vous vient, vous ne pouvez œuvrer que dans la collaboration. Lorsque l'on a pris comme leitmotiv "sans but ni profit", qu'allez-vous donc partager ? C'est plus délicat, il faudra trouver en chacun de vos disciples, ou de vos relations, des talents, puis faire en sorte que tout ce monde collabore tout en sachant gérer ce que disait Hegel "le combat pour la reconnaissance". Il faut accepter que chacun puisse aussi jouir de ce qui est fait, ce qui veut dire admettre qu'il puisse y avoir aussi dans la collaboration un besoin narcissique de celles et ceux qui viennent à vous. Comment y parvenir ? - Je détournerais pour cela quelques propos de Maître Dôgen dans le Shôbôgenzô Zuimonki (traduction française de Jiho Myoshitu du Centre Zen Sôtô de Genève) : si l'empereur a suffisamment de sagesse, et même si ses ministres sont médiocres, il ne pourra être renversé. Il en va de même pour la pérennité de la Voie du Bouddha. Peu importe comment surgit l'esprit maléfique, si vous restez fermes et si vous entretenez votre aspiration et votre persévérance dans la pratique de la Voie, les nuages disparaîtront et le vent tombera.
Sachez une chose, dans la Voie "on s'apprend mutuellement", disait Maître Dôgen, ce qui présuppose que chacun y trouve son compte, le faible et le fort, – ce n'est pas le donnant-donnant qui est un concept du libéralisme économique plus proche de la coopération – par le fait que l'un se réapproprie et l'autre reçoit et s'approprie, c'est un juste transfert. Vous gérez l'inégalité par le fait que chacun puisse devenir compétent à sa juste mesure. Vos projets communs prendront du temps pour se réaliser et parfois même ne verront-ils jamais le jour. Souvenez-vous que vous êtes tout simplement dans la dynamique de l'enseignement et surtout pas dans celui de l'économie.
Vouloir collaborer demande que vous preniez conscience que ce que vous faites est pour le bien de tous donc pas pour vous uniquement - vous êtes compris dans le "tous". Votre reconnaissance se retrouvera dans le plaisir de la tâche accomplie et dans le goût d'avoir œuvré pour les générations futures. Mais ne vous laissez pas rouler par ceux qui choisissent de collaborer car, coopérer leur semble trop cher payé.
Vouloir coopérer demande alors que vous sachiez exactement que ce vous voulez et ce que cela va vous rapporter - on est dans la dynamique du "donnant- donnant".
Ce qui m’intéresse, ce n’est pas forcément la même chose que ce qui vous intéresse. Alors collaboration ou coopération ?
Retranscrit par @dogenzen date : lundi 29 octobre 2007 à 12:58
(Texte contrôlé avec The plagiarism Checker University of Maryland et sur plagium )
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