- 4ème de couverture –
Sans la confiance entre les individus, c'est toute notre société qui s'écroule. La peur, la déraison, la faillite, la guerre, la paranoïa menacent. Pourtant : la judiciarisation des rapports contractuels, le désir de contrôle, la difficulté d'accepter notre part humaine de fragilité, sans laquelle la confiance n'existe pas, engendrent une société de défiance.
L'essai magistral de Michela Marzano offre une double perspective historique et philosophique : de la banqueroute de Law (1720) à la crise du prêt interbancaire (2007-2008), de l'égoïsme libéral au doute systématique des théories du complot, du don de soi dans l'amour à la multiplication des conflits juridiques dans la sphère privée (sait-on que 70 % des contentieux au Tribunal de grande instance sont familiaux ?), de la crainte de tout perdre à l'éloge de la dépendance, Michela Marzano construit et déconstruit notre rapport à la confiance. Le pilier de notre civilisation.L' AUTEUR
Philosophe et chercheuse, Maria Michela Marzano intègre l'Ecole normale supérieure de Pise et suit les cours de philosophie analytique et bioéthique de l'université La Sapienza à Rome, avant de soutenir sa thèse sur le statut du corps humain en 1998. Ses recherches et réflexions prennent racine dans son observation de la fragilité de la condition humaine. Arrivée en France l'année suivante, elle intègre le CNRS dans l'unité du CRSES (Centre de recherche sens, éthique, société) à l'université de Paris V. Spécialisée dans le domaine de la philosophie morale et politique.
POUR SE FAIRE UNE IDÉE
[Josyane Savigneau (Controverse) Article paru dans l’édition du 04.12.10© Le Monde.fr |]
Dans notre société, la défiance s’est installée petit à petit. Désormais, il est extrêmement difficile d’avoir confiance en l’autre. Pourtant, on se retrouve face à de nombreux slogans sur la confiance, le contrat de confiance, le “il faut que la confiance revienne”, après la crise. On ne cesse de décréter cela.
Mais la confiance ne peut revenir qu’à long terme. Et si l’on accepte de déconstruire toute une idéologie des trente dernières années, où l’on s’est focalisé uniquement sur la confiance en soi, avec la séparation des personnes en deux catégories : les “winners”, qui sont tellement sûrs d’eux, ne font pas confiance aux autres et ont raison de ne pas le faire, parce que ce serait un signe de faiblesse ; les “losers”, ceux qui avaient justement la faiblesse de croire encore qu’ils devaient compter sur les autres.
La confiance en soi est-elle un obstacle à la confiance en l’autre ?
Cela dépend du sens que l’on donne à l’expression. Il faut avoir suffisamment confiance en soi pour savoir que même face à la trahison de l’autre on peut tenir. Mais si, par confiance en soi, on entend autosuffisance, une sorte d’idée selon laquelle on n’a besoin de rien ni de personne, on est dans un contrôle total de soi-même et des autres, alors c’est un obstacle en la confiance en l’autre en tant que lien.
La confiance m’intéresse, parce que c’est un concept qui permet de faire lien. Qui permet le vivre-ensemble d’un point de vue social, mais aussi la création des relations interpersonnelles, qui demandent toujours d’intégrer une forme de dépendance.
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FICHE TECHNIQUE
- Editeur : Grasset (6 octobre 2010)Collection : Essais FrançaisLangue : FrançaisISBN-10: 2246758513ISBN-13: 978-2246758518
NB. NOUS NE SOMMES PAS LES AUTEURS DE CE TEXTE POUR EN SAVOIR PLUS : VOIR LE SITE DU PUF ET CELUI DU LIENS-SOCIO LIENS CI-DESSUS.