Présentation sur le site de l'éditeur
Une « religion purement intellectuelle », nous dit Pascal, serait certes capable de satisfaire des esprits éclairés, « mais elle ne servirait pas au peuple ». Si certains intellectuels ont réussi pourtant à se reconnaître dans les grandes religions universelles comme le judaïsme ou le christianisme, religions qui étaient loin d’être « purement » intellectuelles, c’est d’abord parce qu’ils détenaient les moyens de réinterpréter le message religieux en fonction de leurs propres besoins. La philosophie, en particulier, leur a permis de concilier de très nombreuses attentes au sein de leur confession, celles de croyants profanes et celles de croyants lettrés, et même, hors de leur confession, celles de lettrés croyants, voire non croyants.
Les études de cas présentées ici réunissent trois figures : Emmanuel Levinas (le plus longuement abordé), Hermann Cohen et Jules Lachelier, qui ont en commun une posture antimystique. Pour eux, le contact avec l’Absolu ne passe pas par les voies de l’affect mais par celles de l’abstraction, de l’esprit, de l’étude, de l’effort sur soi-même. C’est sans doute ce qui procure une allure universelle à leur message, indissociablement philosophique et religieux.
Fondé sur des études précises, cet ouvrage se propose, loin des débats du jour sur le retour du religieux ou l’avenir des religions, d’apporter une contribution sociologique à la connaissance des formes de religiosité des intellectuels. [Texte édité sur le site du Puf ]
Les auteurs
Louis Pinto, directeur de recherche au CNRS (sociologie), est membre du Centre de sociologie européenne et enseigne à l’EHESS. Plusieurs de ses travaux ont porté sur des philosophes :Les Neveux de Zarathoustra. La réception de Nietzsche en France (Seuil, 1995), La Vocation et le métier de philosophe. Pour une sociologie de la philosophie dans la France contemporaine(Seuil, « Liber », 2007) et La Théorie souveraine. Les philosophes français et la sociologie au XXe siècle (Le Cerf, « Passages », 2009). Il a également abordé d’autres domaines comme la culture, les intellectuels, l’histoire des sciences sociales, l’enseignement, la presse, la consommation.
Pour se faire une idée
[texte de Christophe Prémat]
Plus qu´une sociologie des postures intellectuelles, le livre de Louis Pinto nous offre un éclairage inédit sur les relations entre philosophie et religion à partir de l´analyse des trajectoires d´Emmanuel Levinas, d´Hermann Cohen et de Jules Lachelier. Le parcours des trois penseurs a bien sûr une influence dans la conception de leur discours philosophique dans la mesure où leur parole a trouvé un écho dans le champ intellectuel. Le point de vue de sociologie historique met en perspective la construction du discours métaphysique se situant entre théologie et philosophie. Ces trois penseurs ont-ils réussi à accorder leurs croyances religieuses et intellectuelles au fil de l´histoire ? Avons-nous une intellection de la foi et une foi en certaines thèses philosophiques suivant ainsi un cheminement dialectique ?
Texte de Christophe Prémat disponible sur Liens-socio. Nous avons reproduit à l’identique le premier paragraphe l’intégralité du texte est disponible ici
Fiche technique
- Editeur : Presses Universitaires de France - PUF; Édition : 1 (28 avril 2010)
- Langue : Français
- ISBN-10: 2130580475
- ISBN-13: 978-2130580478
NB. NOUS NE SOMMES PAS LES AUTEURS DE CE TEXTE pour en savoir plus : voir le site du PUF et celui du Liens-Socio liens ci-dessus.