samedi 24 juillet 2010

La peur

La peur est subjective lorsqu’elle est une émotion d'anticipation. Elle informe d’un danger potentiel qui pourrait survenir dans un avenir plus ou moins proche, bien que parfois, elle puisse être vue comme étant objective. C’est la différence d’interprétation du danger qui suscite la peur. Cette différence résulte de nos expériences et de nos habiletés. L’interprétation découle d’une suite d’opérations mentales constituées de quatre substrats : - Constatation des faits, activation de l’imaginaire, réaction émotive, constitution d’un jugement. L’activation de l’imaginaire (construction de scénarios plus ou moins catastrophiques) donne naissance à l’anticipation – ce qui pourrait se produire – et provoque l’émotion. Cette suite anticipée peut ou pas se produire. Alors à quoi sert la peur ?

Elle ne nous avertit que de l’éventualité d’une situation dangereuse et ne fournit qu’une information pour nous permettre d’agir dans le but de nous protéger. À ce titre, elle nous est indispensable et pourtant elle est parfois un véritable handicap, surtout lorsque notre réaction n’est pas appropriée à la situation, et au lieu de nous protéger, elle nous précipite vers ce qui est redouté. La peur mal appréhendée nous conduit parfois à tout faire pour tout éviter - sans distinction - ou alors à foncer la tête la première, en minimisant le danger soit en le niant complètement, soit en faisant tout pour ne rien faire du tout. Qu’est-ce cette peur, sinon celle de mourir et de souffrir ? 

Est-ce bien de ce fait-là auquel le texte d’Alain fait référence : «La peur est en nous le strict équivalent de ce qu’est la pesanteur hors de nous, dans le monde physique : elle tire continuellement et c’est elle qui, si nous renonçons à résister, si nous nous lassons, nous fait commettre des fautes (extrait de Minerve)» ? Faute, il y aurait selon Alain, lorsque l’homme consent à sa peur par la passivité au lieu de se conduire et de se gouverner. Ainsi, selon Alain, la faute serait due à une défaillance de la volonté et non à un défaut d’intelligence. Il n’y aurait donc pour ce dernier que volonté bonne. Et si cette dernière n’était que neutre – ni bonne, ni mauvaise ? Socrate, lui, prétend que la faute résulte dans le fait que l’homme ne cherche pas à savoir, à sortir de son ignorance. Le savoir suffit-il à sortir de son ignorance ? 

Et si la faute résultait d’une volonté de ne pas sortir de son ignorance, celle qui ne cherche pas à évaluer le prix qu’il y aurait à payer à défaut de se gouverner ou de se conduire en faisant le choix de l’éviter ou de se laisser envahir ?


(Texte contrôlé avec The plagiarism Checker University of Maryland et sur plagium )
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