mercredi 22 août 2012

Intérêt réflexif des retraductions


Différents visages d’un même texte
L’intérêt de l’existence de plusieurs traductions d’un même texte est plus vaste encore, en ce qu’il permet d’éclairer le texte de départ, et ce, de toutes sortes de lumières différentes. D’où l’intérêt d’une étude des traductions qui passe par la confrontation de plusieurs traductions d’un même texte. Antoine Berman en propose les bases dans Pour une critique des traductions : John Donne, en analysant plusieurs traductions d’une même élégie de Donne.
* lumière sur l’histoire d’un texte
Un des premiers intérêts de la confrontation des traductions d’un même texte, c’est qu’elle nous fournit, pour peu que les traductions proviennent d’époques différentes, un aperçu de l’histoire de la réception française d’un texte étranger, et indirectement, une idée des limites d’une historiographie de la réception. Une histoire, parce que l’on est ainsi amené à percevoir la nature historique de certaines injonctions. Longtemps on a affirmé en France que la traduction de la poésie supposait de choisir entre le vers régulier français et la prose ; de nos jours la poésie est le plus souvent traduite en vers libres ; le fait qu’il soit possible de situer les deux façons de faire dans une évolution historique générale nous apprend du même coup que ni l’une ni l’autre n’a de vérité autre qu’historique, et qu’il n’y a pas d’absolu en traduction. Je dis les limites d’une historiographie des traductions, parce que le traducteur reste toujours une personne et quelque soit la prégnance des représentations et des débats de son époque qui influent consciemment ou non sur sa façon de travailler, il reste que le texte produit de son travail n’est pas réductible à la somme des déterminismes. Mais quoi qu’il en soit, le fait même qu’existent d’autres traductions exhibe le caractère relatif et historique de toute traduction : il n’y a pas de traduction définitive d’un texte, même si certaines (la Bible de Luther par exemple) continuent à être largement diffusées. Que la Bible de Luther soit une traduction de référence n’a pas empêché Buber et Rosenzweig de retraduire après lui.
Ce texte n'est pas de nous mais de Claire Placial  pour Lire l’intégral sur Espaces Réflexifs lien : http://reflexivites.hypotheses.org/2976

vendredi 17 août 2012

L'Automne de la vie. Enjeux éthiques du vieillissement

Aujourd'hui encore, le vieillissement est malgré lui affublé d'une opinion négative dans l'imaginaire social : les notions de mort, de déchéance et de dépendance reviennent d'ailleurs souvent pour le définir. Outre le fait de renvoyer tout un chacun à l'idée de son propre devenir, le vieillissement et plus généralement les coûts destinés à la vieillesse dans la sphère sanitaire et sociale sont de plus en plus importants avec l'allongement de la vie, qui a connu une progression spectaculaire ces cinquante dernières années. Ces différents facteurs font que les personnes âgées apparaissent aux yeux de beaucoup comme l'équivalent d'une véritable charge à supporter pour l'ensemble de la société.
Face à ce constat, l'ouvrage collectif L'Automne de la vie. Enjeux éthiques du vieillissement, a été rédigé sous la direction de Marie-Jo Thiel, en vue d'offrir une vision plus objective et réaliste de la question du vieillissement en France, mais aussi dans d'autres pays du monde. Ainsi, l'enjeu principal pour les auteurs de ce livre est de faire émerger un débat qui décrit et étudie les divers aspects du vieillissement, tout en déconstruisant le concept de vieillesse, de manière à mettre en perspective les enjeux des pratiques et les représentations concernant la personne âgée.

Etant donné la taille importante de cet ouvrage (un peu plus de 400 pages) et le caractère pluridisciplinaire de ses articles qui sont nombreux (une trentaine environ), il serait présomptueux de prétendre délivrer un résumé exhaustif de ce recueil des contributions les plus significatives des 4e Journées Internationales d'Ethique, qui ont eu lieu en mars 2011 à Strasbourg. Toutefois, il est possible d'en présenter les différents niveaux d'analyse, répartis sur quatre grandes thématiques centrales, qui sont vieillir: à tout prix ?, vieillir: à quels prix ?, rester un homme et croire en la vie jusqu'au bout.

Pour lire la suite de l'article
Fiona Blanot, « Marie-Jo Thiel (dir.), L'Automne de la vie. Enjeux éthiques du vieillissement », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, 2012. URL : http://lectures.revues.org/8951

dimanche 5 août 2012

Eugène Ionesco parle de la mort

Eugène Ionesco parle de sa non-conception de la mort, ou dé-conception de la vie, 
à propos de sa pièce de théâtre Le roi se meurt (1962).

vendredi 3 août 2012

L’objet de nos pensées Descartes et l’intentionnalité

by Kim Sang Ong-Van-Cung
4e de couverture
Le présent ouvrage cherche les sources de l’intentionnalité dans le Moyen Âge tardif. Brentano avait relevé que les Médiévaux furent les premiers à soutenir que la pensée se caractérise par la présence intentionnelle, par la relation à une objectivité immanente. Les commentateurs modernes n’ont pas été sans remarquer la provenance scotiste de la notion de réalité objective chez Descartes, mais ils ont reproché à ce dernier de comprendre l’esse objectivum comme un contenu de représentation, et ainsi de manquer la notion d’intentionnalité.
On se propose ici, par une analyse des sources médiévales et scolastiques de l’objectivité, de montrer que la philosophie cartésienne des idées repose sur un mouvement complexe de réévaluation du lexique scolastique de la species, de l’intentio, et de l’esse ou du conceptus objectivus. Toute idée étant l’idée de quelque chose, la corrélation du sujet et de l’objet qui définit l’intentionnalité doit alors être envisagée comme rapport de l’ego à des choses ontologiquement situées : les choses corporelles, les choses immatérielles et celles qui se rapportent à l’union de l’âme et du corps. Ce qui permet de se garder et de l’idée d’un sujet transcendantal et de l’idée d’un sujet-substance séparé.
Vrin, « Problèmes & Controverses », 2012. 352 p., 13,5 × 21,5 cm. ISBN : 978-2-7116-2367-9