mercredi 9 mars 2011

D’une foi à l’autre – Portraits de convertis by Béatrice Guelpa

4ème de Couverture 


lIls étaient croyants ou le sont devenus. En cours de route, ils ont bifurqué. D’une foi à l’autre, ils se sont convertis. Ils étaient protestants, ils sont devenus catholiques, juifs, musulmans, ou l’inverse; nés musulmans, ils ont choisi le christianisme, le judaïsme ou le bouddhisme. Pourquoi ? Comment ? Quel est le parcours des personnes qui ont fait ce choix ? Au gré de rencontres qui l’ont menée principalement en Suisse et en France, Béatrice Guelpa dresse ici le portrait passionnant de 20 convertis, 15 hommes et 5 femmes qui ont franchi le pas d’un changement radical vers de nouvelles familles spirituelles. Il y a Salim qui prêche la foi chrétienne à Marseille après avoir été légionnaire, Mohammed Raymond, qui devient musulman à Paris à l’âge de 70 ans, ou encore Jean-Emmanuel, qui découvre le protestantisme au Kurdistan, se passionne pour Calvin et se réfugie à Genève pensant y trouver l’accueil d’une famille chaleureuse… Le livre est traversé d’histoires surprenantes, comme celle de cet homme d’affaire qui devient zen sous l’influence d’un coquelicot, ou Nang, réfugiée khmer près de Fribourg qui rejette son bouddhisme par amour pour un vendeur de blousons pakistanais. Cet ouvrage conduit dans l’épaisseur d’existences travaillées par l’absolu, où l’on ne craint pas d’abandonner ses repères au nom d’une grande idée. Cela se passe aujourd’hui, à côté de chez soi, au-delà des statistiques sociologiques et des idées toutes faites.

L' AUTEUR


Béatrice Guelpa est journaliste. Elle a travaillé comme grand reporter pour le compte de nombreux journaux suisses, L’Hebdo et le Journal de Genève notamment. En mai 2000, son travail est récompensé par le Prix Dumur. A partir de 2005, elle publie plusieurs livres : « Les coulisses de l’Accord », « Sorties, parcours de cinq détenus », aux Editions Labor et Fides, ou encore « Gaza debout face à la mer » aux Editions Zoé.


POUR SE FAIRE UNE IDÉE 


« J’ai voulu éviter les fous de Dieu » Par Tristan Cerf

En pleine journée, elle nous a donné rendez-vous dans un endroit sombre, tout peint en noir à l’intérieur. Une sorte de club privé avec des billards verts. Les ténèbres.

Pourtant, c’est de la recherche de la lumière dont parle le dernier livre de Béatrice Guelpa « D’une foi à l’autre ». Après s’être attaquées aux sortis de prison en 2006, puis à un homme d’affaire de Gaza en 2009, la journaliste trace la trajectoire spirituelle de vingt convertis- Il y a le pasteur protestant qui devient curé. La juive devenue musulmane. L’imam tourné chrétien. Celui qui ne croyait pas et qui se convertit à l’islam. Olivier Zappelli, le zappeur des religions et Nadia, la zurichoise devenue musulmane qui ne porte pas le voile, etc. Il y a enfin ceux qui renoncent, qui deviennent athées.
« J’ai commencé par le haut, je suis allée voir les rabbins, des imams, des pasteurs, j’ai fouillé les forums Internet, puis je me suis laissée aller à l’intuition. Ça m’a pris dix-huit mois pour faire ce livre, c’est long ! » Au fil des rencontres, Béatrice Guelpa découvre qu’il n’y a pas de conversions éclaire. « On parle souvent des conversions par mariage, mais en fait c’est à chaque fois un développement perso. La rencontre, c’est le déclencheur. Pas plus. »
Elle observe également qu’à une époque où il est si facile de religion, c’est aussi dur d’en parler. « C’est très intime, on manque de vocabulaire. Beaucoup de mes interlocuteurs avaient peur du jugement de leur entourage. Certains ont renoncés, de craint d’être incompris, d’autres, au contraire, ont nourri l’espoir d’être enfin compris par leur famille. »
Qu’est-ce qu’on recherche en changeant de religion ? « Pour beaucoup, il y a un besoin d’amour, de cadre, de repères. » Qu’est-ce qu’elle-même y a trouvé ? « Ca m’a remué. Ce n’est pas anodin de croiser ces trajectoires.»
« Ma foi ? Je n’aime pas la définir. C’est quelque chose en suspens, comme trois petits points ». Béatrice Guelpa a été baptisée protestante, comme sa mère, parce que le curé du père, catholique, a refusé. « Il ne nous trouvait pas assez pratiquant ! » Elle fait sa confirmation à 16 ans, avec la rencontre avec son prof de philo. « Il m’a fait comprendre que l’homme mettait beaucoup de ses qualités propre en Dieu. Je me suis un peu éloignée de la religion. »
Et d’ajouter : « Mon fils, Arthur, n’est pas baptisé, mais depuis le livre, j’ai l’impression que nous parlons plus souvent de spiritualité. On essaye par exemple de définir la formule du paradis. Pour lui, c’est un lieu tout petit, c’est bizarre. L’exercice, dans le livre, ça a été de ne jamais juger, de ne pas enquêter. On me raconte une histoire, je l’écris. C’est tout. Il n’y a pas de thermomètre de la foi, ce n’est pas à moi de dire ce qui est vrai ou pas. L’autre limite, c’est que j’ai voulu éviter les Blancho, les extrémistes, les fous de Dieu. »


Tristan Cerf 

Texte de Tristan Cerf au format papier dans le journal Le matin Dimanche du 6 mars 2011  




FICHE TECHNIQUE

  • Editeur : Labor et Fides
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2830914139
  • ISBN-13: 978-2830914139

NB. NOUS NE SOMMES PAS LES AUTEURS DE CE TEXTE